La Revue du M.A.U.S.S. |
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Liste des articles | Liste des auteurs | Liste des numéros publiés | |||||
Avant 1993 | Depuis 1993 | A-C | D-G | H-L | M-U | V-Z | |
SOMMAIRE | La Bibliothèque du M.A.U.S.S. (1/5) : | ||||||
Retour accueil | BOILLEAU Jean-Luc, 1995, Conflit et lien social. La rivalité contre la domination | ||||||
Vient de paraître | CAILLÉ Alain, [1994] 2005, Don, intérêt et désintéressement. Bourdieu, Mauss, Platon et quelques autres. | ||||||
Les numéros précédents | CARVALHO Genauto et DZIMIRA Sylvain, 2000, Don et économie solidaire. Esquisse d'une théorie socioéconomique de l'économie solidaire | ||||||
La Bibliothèque du MAUSS (suite) | CÉFAÏ Daniel, 2003, L'Enquête de terrain | ||||||
Nous contacter | CHANIAL Philippe, 2001, Justice, don et association. La délicate essence de la démocratie | ||||||
À propos du MAUSS | (COLLECTIF), 2004, Les raisons de la ruse. Une perspective anthropologique et psychanalytique | ||||||
Autres ouvrages | |||||||
Marcel Mauss aujourd'hui |
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Conflit et lien social Agôn, cest la lutte, le concours, la rivalité dans tous les domaines, lopposition. Mais cest aussi le lien qui unit les adversaires. Agôn, cest encore la gratuité, le combat pour la gloire, cest-à-dire pour rien. Du point de vue agonistique, être humain signifie simplement refuser de se soumettre à quoi que ce soit, dabdiquer devant lautre comme devant la nécessité. En Agôn, pour conjurer la domination, les combattants rivalisent, en face-à-face, avec tout ce qui prétend simposer. Jean-Luc BOILLEAU, collaborateur du M.A.U.S.S. et auteur de nombreux articles sur le sport et la rivalité, est né en 1948 à Casablanca. Docteur en sociologie, il enseigne celle-ci à luniversité de Perpignan et la philosophie au lycée Arago de cette même ville. Il a été international de judo à la fin des années soixante. |
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Don, intérêt et désintéressement « Sil valait, je crois, la peine de rééditer le présent livre, épuisé depuis plusieurs années, cest parce que les articles quil rassemble et notamment les trois textes principaux la critique de Pierre Bourdieu, la relecture de La République de Platon et la réflexion sur le don, lintérêt et le désintéressement (et sur Derrida
) correspondent à des moments charnières dans la réflexion du MAUSS (Mouvement antiutilitariste dans les sciences sociales). Avant lexplicitation dun paradigme du don (ici esquissé), qui aura été le travail principal des dix dernières années de La Revue du MAUSS, il fallait sexpliquer en profondeur sur ce qui fait problème dans laxiomatique de lintérêt et dans lutilitarisme ou, à linverse, dans lan-utilitarisme dun Jacques Derrida. Cest que la recherche dun don absolument pur et désintéressé est aussi illusoire et démobilisatrice, pour la pensée comme pour laction, que la réduction de toute action aux calculs intéressés qui sont censés linspirer. Ce nest quune fois clairement prémuni des séductions de ces deux frères ennemis quil est possible de commencer à avancer pour de bon. » En tant quhommes et femmes modernes nous nous trouvons écartelés entre deux séries de certitudes et dexigences parfaitement inconciliables. Dune part, notre époque nous pousse impérieusement à croire que rien néchappe à la loi toute puissante de lintérêt et quil nous faut nous-mêmes nous y plier en devenant des « calculateurs » avisés. Dautre part, nous aspirons tous à nous y soustraire pour accéder enfin à cette pleine générosité, à ce don pur et entier, que la tradition religieuse dont nous sommes issus nous enjoint de rechercher. Mais cest là une tâche impossible, rétorque la première croyance pour qui rien néchappe au calcul, si bien quil ne saurait exister de générosité et de don que mensongers. Alain CAILLÉ, né en 1944, professeur de sociologie à luniversité Paris-X-Nanterre, où il dirige le GÉODE (Groupe détude et dobservation de la démocratie), est le directeur de La Revue du MAUSS. Il est notamment lauteur de : Anthropologie du don. Le tiers paradigme (Desclée de Brouwer, 2000) ; Histoire raisonnée de la philosophie morale et politique (sous la dir. de A. Caillé, Ch. Lazzeri et M. Senellart, La Découverte, 2001) ; Dé-penser léconomique. Contre le fatalisme (La Découverte/MAUSS, 2005). |
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Don et économie solidaire À lheure dune mondialisation qui, pour le meilleur ou pour le pire, semble devoir tout emporter sur son passage, il est urgent de rappeler que le lien social ne peut pas être fondé exclusivement sur lutilitarisme. Et que, même en matière déconomie, à côté du principe marchand, il faut faire place à la logique de la redistribution comme à lesprit de la réciprocité. En sinspirant des travaux des courants de pensée qui se réclament de léconomie solidaire et du M.A.U.S.S. (Mouvement Anti-Utilitariste dans les Sciences Sociales) G. Carvalho et S. Dzimira donnent ici les moyens danalyser les modes darticulation nécessaires entre marché, État et don. « Il manquait un texte pédagogique de synthèse fixant les grands axes et les lignes de force de léconomie solidaire et du paradigme du don. Le voici. Que les auteurs en soient remerciés » (A. Caillé, J.L. Laville, Préface). |
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Justice, don et association Peut-on penser et rendre effective l'exigence de la justice et de la démocratie en faisant l'hypothèse que nous sommes tous essentiellement des calculateurs impénitents, avant tout soucieux de leur seul intérêt personnel ? Oui, répond le libéralisme contemporain qui, de John Rawls à John Harsanyi ou David Gauthier s'efforce de dessiner les traits d'une juste démocratie réduite à des règles de coexistence pacifique entre ces sujets « mutuellement indifférents », si caractéristiques de l'actuelle société de marché. Non, objectent les « communautariens » et les républicains, qui en appellent à la nécessité d'une conception du bien commun partageable par tous, au risque de sembler vouloir ressusciter le fantôme de la société close d'antan Philippe CHANIAL, 33 ans, maître de conférence en sociologie à l'université de Caen, auteur de nombreux articles, est membre du comité de rédaction de La Revue du MAUSS. |
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Les raisons de la ruse Alors même quils croient poursuivre seulement leurs propres intérêts et leur vouloir singulier, les hommes concourent, selon Hegel, à l'édification dune société rationnelle. Telle est la fameuse « ruse de la Raison », qui utiliserait la déraison pour se produire dans le monde. Nous ne pouvons plus être aussi optimistes, mais nous croyons encore que si une société rationnelle et juste pouvait advenir, seules devraient y régner la loi, la raison, la vérité et donc la sincérité. La ruse, le mensonge, la tromperie, la séduction, tout cela devrait disparaître ou, à la rigueur, ne subsister, à titre provisoire, que comme arme des faibles. Une arme pas trop digne... Avec des contributions de : Guy Bajoit, André Berten, Susan D. Blum, Jean-Pierre Cavaillé, André Corten, Sheila Fitzpatrick, Jan-Lodewijk Grootaers, Sten Hagberg, Gilles Holder, Serge Latouche, Pierre-Joseph Laurent, Paul Mathieu, Frédéric Moens, Olivier Servais, Robert Steichen, Michael Singleton, Anne-Marie Vuillemenot, André Wénin. |
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